Ramadan dans le BTP : adapter les pratiques et éviter les risques sur les chantiers

Prévention des risques

Pendant le mois de Ramadan, les ouvriers de confession musulmane suivent un jeûne de l’aube au coucher du soleil. Or ne pas s’alimenter et s’hydrater peut avoir des conséquences négatives sur la productivité et présenter aussi des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs.

Anticiper et communiquer sur les risques 

En raison  de la déshydratation du corps, de la fatigue liée à la privation de nourriture ainsi qu’au manque de sommeil, la résistance physique et la vigilance se trouvent fortement amoindries. En revanche, étant donné que les dates du début et de fin du mois de ramadan sont, à une journée prés, connues à l’avance, une gestion anticipée de cette période est  possible.

Adapter les conditions de travail sur les chantiers

Plusieurs possibilités existent afin de limiter au maximum la pénibilité accrue du travail pour les salariés réalisant le Ramadan. Leurs mises en œuvre dépendent de la nature du chantier, du poste du salarié, du lieu d’exécution ou du nombre de salariés présents.

L’organisation du travail sur le chantier doit aussi être pensée de façon à éviter que le salarié soit isolé. La présence en permanence d’un collègue assure une réaction rapide en cas de survenance d’un accident ou d’un malaise du salarié. Il pourra immédiatement alerter s’il constate que le salarié est dans un état physique pouvant entraîner un risque grave et imminent pour sa santé et celle des autres personnes présentes sur le chantier.

Modifier le temps de travail

Avec l’accord du salarié, il est possible de modifier son temps de travail pendant la durée du Ramadan en réduisant son temps de travail.  Néanmoins, cela entraîne une baisse temporaire de la rémunération du salarié, réduisant les chances d’un accord sur le sujet.

Plus simple à mettre en œuvre, la réduction du temps de pause du midi.  En passant en journée continue, on réduit l’amplitude du temps de travail et on permet au salarié d’aller se reposer plus tôt à son domicile. Attention toutefois à respecter la règle des 20 minutes de pause toutes les 6 heures de travail consécutives.

Enfin, décaler les heures de travail reste une bonne pratique si elle est possible. Cela nécessite de vérifier l’accessibilité du chantier à ces horaires, l’organisation avec les autres corps de métier et les transports des salariés. Des désaccords peuvent intervenir entre les salariés suivants ou non le Ramadan, c’est alors à l’employeur qu’il incombe de trancher et de fixer les horaires de travail.

Communiquer sur les bonnes pratiques pour assurer la santé et la sécurité des salariés.

Il est important d’échanger en amont avec les salariés concernés sur la meilleure façon de concilier le jeûne et leur travail et de les informer des règles minimales à respecter pour assurer leur propre santé et sécurité .

  • Réfléchir à aménager ou décaler les périodes de jeûne au regard de la difficulté du poste ;
  • Respecter une hygiène de vie adaptée aux exigences du poste de travail, par exemple les heures de sommeil pour assurer la concentration des conducteurs d’engins ;
  • Boire beaucoup d’eau juste avant la levée du jour et consommer des sucres lents (pâtes, riz, céréales, etc.) ;
  • Se reposer pendant les pauses dans un lieu calme et frais, afin de favoriser la récupération.

prévention btpL’employeur peut décider de réaffecter durant cette période de jeûne, les salariés sur des postes moins exposés aux risques. Par ailleurs, s’il estime que l’état de santé du salarié ne lui permet pas de tenir son poste de travail, il peut demander au médecin du travail de le recevoir afin de juger de son aptitude.

Vous avez des questions ? Vous pouvez prendre contact avec votre médecin du travail pour recueillir les conseils adaptés aux métiers de votre entreprise.