En France métropolitaine, le nombre de personnes atteintes par cette maladie méconnue a doublé ces dernières années passant de 300 à plus de 600 cas recensés par an. 22,3 % des cas de leptospirose constatées dans le contexte professionnel travaillent dans le BTP*. 
Beaucoup de professionnels de ce secteur d’activité sont peu informés sur cette maladie et sont donc peu protégés contre les risques.

La leptospirose

©Imaxio

La contamination humaine se fait de façon directe au contact de l’urine des animaux infectés ou de façon indirecte au contact de l’eau et des sols contaminés par l’urine des animaux, soit via une peau lésée ou abîmée par une immersion longue dans l’eau, soit via une muqueuse

Connue sous le nom de « maladie des rats », la leptospirose est véhiculée principalement par des rongeurs (rats, ragondins, souris…) qui sont des porteurs sains. Toutefois, tous les mammifères peuvent être porteurs de cette maladie et excréter les bactéries dans leur urine : les animaux urbains, les animaux sauvages, les animaux de production et les animaux de compagnie.

Dès lors, la leptospirose concerne toutes situations professionnelles au contact des animaux et de l’environnement humide souillé.

La leptospirose est inscrite depuis le 24 août 2023 sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Cette mesure vise à améliorer la connaissance épidémiologique, la gestion des cas groupés et la prévention. 

Dans le BTP, quelles sont les activités à risque ?

Il s’agit essentiellement de travaux réalisés au sol :

• Dans le gros œuvre : terrassement,  fondations, soubassement, assainissement, maçonnerie, …
• Dans le second œuvre : plombiers, carreleurs, chauffagistes, …
• Dans toutes les situations qui exposent les salariés à des milieux humides pouvant être visités par des animaux :  intervention sur des réseaux d’eau chaude sanitaire, intervention sur des systèmes de climatisation, travaux dans les tunnels…

Quels sont les 1ers signes cliniques ?

Une forte fièvre avec frissons apparaît 2 à 30 jours après la contamination, souvent associée à des douleurs musculaires, articulaires et des troubles digestifs. En l’absence de traitement, elle peut s’aggraver et entraîner une hospitalisation notamment dans la forme la plus grave « ictéro-hémorragique ».

Comment l’éviter, comment se protéger ?

Les travailleurs exposés doivent suivre les consignes de prévention suivantes :

• Respecter les consignes de sécurité : ne pas boire, ne pas manger, ne pas fumer sur son lieu de travail,
• Porter les équipements de protection adaptés à l’activité réalisée : bottes, combinaison, lunettes de protection, gants
• Eviter tout contact des mains souillées avec les yeux, le nez ou la bouche,
• Désinfecter et protéger les plaies cutanées avec un pansement imperméable.
• Ranger et laver les vêtements de travail séparément des autres vêtements,
• Se doucher et se savonner en fin de poste.

La vaccination peut être recommandée sur avis du médecin du travail, associée aux autres moyens de protection, pour des sujets particulièrement exposés. La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle et est inscrite au tableau 19A du régime général – (5 du régime agricole).

La prévention en milieu professionnel est un point majeur.

Comme pour tout risque professionnel, l’employeur a l’obligation de mettre en œuvre des mesures de prévention adaptées afin de protéger la santé et la sécurité des salariés. La prévention est sous sa responsabilité qui, pour être efficace, doit être adaptée aux dangers auxquels sont exposés les travailleurs. Elle passe en premier lieu par une analyse de risque précise, qui sera inscrite dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) de l’entreprise. 

Des solutions existent ! Parlez-en aux professionnels de santé au travail [médecin, infirmier(e)] qui sauront vous conseiller et vous accompagner dans la mise en place de mesures de prévention.

* C. Dufort – Répartition des secteurs professionnels à risque d’exposition chez les cas de leptospirose diagnostiqués en France entre 2007 et 2027  (2020)